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Historique

Tout au long du XIXème siècle, les théories sur l’électricité, les ondes et la lumière sont développées : avant 1800, on ne connaissait que l’électricité statique, qui permettait de faire des expériences intéressantes et souvent spectaculaires, mais sans réel intérêt pratique. La mise au point de la pile électrique par Alessandro Volta en 1799 fut une grande révolution car on dispose pour la première fois d’une source d’électricité continue et stable. Fresnel émet la théorie vibratoire de la lumière en 1818 ; en 1827, Ohm découvre les lois fondamentales de l’électricité et Ampère imagine le galvanomètre ; en 1831, Faraday décrit l’induction électromagnétique tandis que Henry découvre l’auto-induction et que Ruhmkorff invente la bobine d’induction. L’invention du télégraphe électrique, en 1832, est due à Samuel Morse dont le fameux code servira pour réaliser les premières liaisons radio. Le lien entre les phénomènes électriques et magnétiques est établi par Maxwell en 1864. A la fin du XIXème siècle, les ondes radioélectriques sont un vaste champ d’expériences : en 1887, Heinrich Hertz met en évidence les ondes grâce à ses sphères et son éclateur ; en 1890, Édouard Branly met au point son cohéreur ; l’amiral russe Alexandre Popov équipe ses navires d’antennes filaires en 1895. Mais tout ceci reste au stade d’expériences de laboratoire. L’aventure de la radio commence réellement quand Guglielmo Marconi, en combinant différents équipements existants, réalise le premier système efficace de radiocommunication : liaison expérimentale sur 2 km à Bologne en 1896, sur 13 km au Pays de Galles en 1897 puis liaisons commerciales régulières trans-Manche à partir de 1899. Enfin, en décembre 1901 après des essais infructueux, Marconi, à Terre Neuve (Canada), perçoit une série de S en code Morse en provenance de Poldhu (Sud-Ouest de l’Angleterre), à près de 3540 km, montrant que la rotondité de la Terre n’est pas un obstacle. En France, après la première liaison radio effectuée par Eugène Ducretet le 15 novembre 1898 entre le sommet de la Tour Eiffel et le Panthéon (4 km), Gustave Eiffel prend contact en 1901 avec le capitaine Ferrié, polytechnicien, officier du 8ème Régiment du Génie et chef des transmissions de l’armée française, pour faire de la Tour un support d’antenne de communication à longue distance. Ferrié met au point en 1903 un détecteur électrolytique, nettement plus performant que le cohéreur de Branly mais pas autant que la galène utilisée à partir de 1910. Avec ce système, une liaison est établie avec les forts des environs de Paris dès 1903 et avec l’Est de la France en 1904. Cette année-là, Flemming met en évidence l’effet diode de la lampe à incandescence d’Edison et, deux ans plus tard, Lee de Forest invente la triode « Audion », premier système d’amplification. En 1906, une station radio militaire permanente est installée dans un baraquement en bois sur le Champ de Mars, entre l’École Militaire et la Tour Eiffel, ce qui sauve cette dernière de la démolition prévue pour son 20ème anniversaire, en 1909, car l’antenne est formée de plusieurs câbles partant du baraquement et convergeant vers le sommet de la Tour. Les progrès techniques font que la portée de l’émetteur passe de 400 km en 1904 à 6000 km en 1908. Le premier contact français entre amateurs qui n’avaient pas encore d’indicatifs d’appel eut lieu en 1907 à Orléans. Dans les années suivantes, les techniques se fiabilisent et les expérimentations se développent. En 1912 est créée la Direction de la TSF, rattachée au ministère des Travaux Publics. Le naufrage du Titanic en avril 1912 montre l’utilité des opérateurs radio à bord des navires. Fin 1913, Armstrong dépose deux brevets utilisant l’audion inventé par de Forest : le récepteur à réaction et l’oscillateur HF générant des ondes entretenues (continuous waves ou CW en anglais). Toutefois, la technique de l’émetteur à étincelles (ondes amorties) continuera à être utilisée jusque dans les années 1930 puis sera interdite par l’UIT à partir de 1949. Lorsque la guerre éclate en 1914, la télégraphie militaire devient primordiale : les rapports et les ordres circulent rapidement et, dans les tranchées, les radiocommunications sont préférées aux lignes téléphoniques qu’il faut constamment maintenir à cause des bombardements. Pendant la guerre, les émissions d’amateur sont interdites et le Génie militaire a besoin de ces opérateurs et de ces techniciens. Ils se retrouvent pour la plupart au 8ème Génie basé au Mont Valérien (à Suresnes, près de Paris) où Ferrié, qui est promu Général, coordonne les recherches pour améliorer les télécommunications sans fil. A la fin de la guerre, la technique a largement évolué puisque la « triode TM » (Télégraphie Militaire), fabriquée près de Lyon, est d’utilisation courante et les récepteurs superhétérodynes sont mis au point par Lucien Lévy

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Premiers indicatifs :

Dès 1921, un réseau d’émission d’amateur fonctionne dans la région de Marseille. Chacun s’identifie avec un indicatif personnel de son choix : presque tous les nouveaux amateurs utilisent “ 8xxx ” (chiffre 8 suivi de 3 lettres), signe de l’influence des anciens du 8ème Génie. Sous la pression des amateurs, la Direction de la TSF délivre le 13 juillet 1921 la première autorisation d’émission d’amateur sous l’indicatif “ 8AA ” à André Riss de Boulogne sur Mer. L’administration française donne le chiffre 8 suivi de deux lettres pour tous les opérateurs (Métropole et colonies). Le préfixe de nationalité F n’existe pas. C’est un chiffre qui, en Europe, indique la nationalité (en France, c’est le chiffre 8 ; 1 pour l’Italie, 4 pour l’Allemagne, 9 pour la Suisse, …). Pour les autres continents, il n’y a pas de préfixe de nationalité.

Le premier contact intercontinental amateur a lieu le 28 novembre 1923, entre 8AB (Léon Deloy de Nice)
et 1MO (Fred Schnell d’Hartford – Connecticut) sur 103 mètres de longueur d’onde.
Jusqu’à cette date, une longueur d’onde de moins de 200 mètres était considérée comme inexploitable…

Première réglementation :

Le décret du 24/11/23 réglemente les « postes radioélectriques privés » (les « postes d’amateur » relèvent de la 5ème catégorie) et précise les conditions d’utilisation d’une station amateur (100 watts de 180 à 200 mètres de – 13 – longueur d’onde). L’arrêté du 12/12/23 fixe les conditions de délivrance du certificat d’opérateur (CW à 8 mots/mn sans technique). Les personnes autorisées antérieurement doivent subir l’examen avant le 31/3/24, ce qui ne se fait pas sans heurts… Lors de la Pâques 1925, le premier Congrès International regroupant tous les amateurs de TSF (amateurs de concerts radiophoniques et amateurs émetteurs représentés par diverses associations) se déroule à Paris (amphithéâtre de la Sorbonne) sous l’impulsion de l’ARRL (American Radio Relay League, association des radioamateurs américains) déjà créée et très active. Lors de ce Congrès, l’émission d’amateur se structure : l’IARU (Union Internationale des Radioamateurs) et le REF (représentant les amateurs émetteurs français qui se devraient être regroupés en une seule association en tant que pays accueillant les congressistes) sont créés le 18 avril 1925. Le décret du 28 décembre 1926 réglemente la situation des stations privées d’émission et prévoit qu’un arrêté déterminera les conditions techniques et d’exploitation (cet arrêté sera publié le 13 août 1928 puis remplacé par l’arrêté du 10 novembre 1930). Le décret prévoit que les certificats d’opérateurs sont délivrés après une enquête administrative préalable, la validation des connaissances réglementaires et techniques par un examinateur et la « capacité de transmission et de réception de signaux morses à la vitesse de 10 mots par minute ». Le développement des contacts intercontinentaux amène l’IARU à instaurer à partir du 1er février 1927 un système de préfixe à deux lettres, où la première lettre indique le continent et la deuxième lettre le pays (eF pour la France), suivi d’un chiffre. En novembre 1927, la conférence de Washington, réunissant près de 80 pays au sein du Comité Consultatif International des Radiocommunications (CCIR), répartit le spectre entre 10 et 60.000 kHz. Plusieurs bandes sont allouées au service amateur (80, 40, 20, 10 et 5 mètres) et un système international de préfixe de nationalité est défini : la France obtient la lettre F. Dès 1928, l’administration délivre des indicatifs F8xx pour les personnes autorisées en France Métropolitaine. Le premier ministère des Postes, Télégraphes et Téléphones est créé le 21/02/1930 ; la Direction de la TSF y est rattachée. L’arrêté du 10 novembre 1930 (conditions techniques des stations) remplace l’arrêté d’août 1928. Ces deux textes (décret de 1926 et arrêté de 1930) resteront en vigueur sans modification majeure jusqu’en 1983. La puissance d’alimentation de l’émetteur est limitée à 100 watts. « Chaque poste devra être muni d’appareils de mesures permettant de suivre les conditions de fonctionnement des appareils d’émission et notamment d’un ondemètre ou de tout autre dispositif susceptible de mesurer les ondes avec une précision de 0,5 % ». Le décret précise que « préalablement à la délivrance de l’autorisation d’exploitation, les caractéristiques techniques des postes sont vérifiées à l’occasion des épreuves pratiques que doivent subir les opérateurs chargés de la manœuvre de ces postes ». Ainsi, l’indicatif d’appel est attribué non pas à un opérateur mais à une station. En 1932, la conférence de Madrid procède à la refonte des préfixes de nationalité avec des sous-localisations et attribue aux radioamateurs la bande des 160 mètres. Le CCIR est regroupé avec le CCIT (qui gère les questions de télégraphie) au sein d’une nouvelle organisation, l’UIT (Union Internationale des Télécommunications). En 1933, la série des F8xx étant épuisée, des indicatifs F3xx sont attribués. En 1934, un certificat d’opérateur phoniste est créé et les indicatifs attribués sont de la série F3xxx (3 lettres). A partir du 1/1/34, la France et les trois autres pays fondateurs de l’UIT (USA, Royaume-Uni et Italie), obtiennent la possibilité de n’utiliser qu’une seule lettre de préfixe pour leurs indicatifs nationaux. Rien ne change pour les radioamateurs de France Métropolitaine mais pas pour ceux des colonies et d’outre-mer. Au 1/1/35, l’ensemble des indicatifs utilisés dans les colonies et protectorats français est mis en conformité avec la conférence de Madrid : le préfixe de localisation comporte deux lettres suivies du chiffre 8. En 1939, des indicatifs F9xx sont attribués. Le 28 août 1939, la guerre approche et l’administration informe chaque radioamateur qu’il doit cesser immédiatement tout trafic et mettre sa station hors d’état de fonctionner en démontant l’antenne, débranchant l’alimentation et en enlevant les lampes.

Lors de la mobilisation de septembre 1939, 250 membres du REF rejoignent les rangs du 8 ème Génie comme opérateurs radio.

Les radios clandestines pendant la seconde guerre mondiale

Quand on évoque le rôle joué par la radio pendant la dernière guerre mondiale on pense immédiatement à radio Londres et aux émissions de la BBC « Les français parlent aux français » et aux messages personnels diffusés chaque soir. Cette radio a soutenu le moral et l’espérance des français pendant quatre ans. Mais une autre radio moins connue a tenu un rôle essentiel à cette époque trouble : il s’agit des radios clandestins qui assurèrent la liaison entre le commandement à Londres et la résistance en France.

Au moment de l’armistice une grande cassure s’établit entre la France et l’Angleterre à tel point que chaque pays ignorait complètement ce qui se passait réellement de part et d’autre de la Manche. On décida rapidement que des liaisons radio devaient avoir lieu depuis la France. La première émission clandestine se fit le 25/12/1940 grâce au capitaine de corvette Honoré d’Orves, chef du deuxième bureau de l’état major du général de Gaulle. Malheureusement il fut dénoncé et fusillé par les allemands. Pendant de nombreux mois il fut difficile de mettre en place des réseaux stables mais heureusement au milieu de l’année 1942 un petit groupe baptisé Electre se constitua en zone sud et écoula une grande partie du trafic jusqu’à sa chute en 1944. Un autre réseau, le WT (Wireless Transmission) fondé par Jean Moulin fut aussi très actif jusqu’à la crise qui éclata en 1943 après la vague d’arrestations qui eut lieu dans la région lyonnaise. C’est dans des conditions difficiles que le réseau Electre prit les choses en main en utilisant le seul opérateur de la région lyonnaise qui était resté en contact avec Londres, Claude Wolf nom de code Buick Indien.

Au fur et à mesure que la guerre se poursuivait il apparut que l’état-major allié avait de plus en plus besoin de renseignements que seule la radio clandestine pouvait fournir.

Les choses s’organisèrent petit à petit des émetteurs récepteurs fabriqués près de Londres furent parachutés en France.

Un centre d’écoute fut installé en Angleterre de façon à recevoir les messages émis par les résistants qui émettaient depuis la France.

C’est là qu’apparaît la valise de la résistance que vous avez sous les yeux. Contenue dans une valise elle peut recevoir et émettre de 3 à 15 Mhz sur ondes courtes et être assez facilement entendue depuis notre région.

Aspect techniques les liaisons clandestines

Pour assurer des liaisons entre la France et l’Angleterre sur des distances comprises entre 200 et 1500 km avec des émetteurs récepteurs de faibles poids en ondes courtes.

Une personne transportait la valise, généralement l’opérateur mais pour éviter de corrompre le réseau en cas de prise par les allemands, les quartz étaient acheminés par une autre personne et un autre trajet.

Après-guerre :

L’émission d’amateur redevient progressivement autorisée au cours de l’année 1946 mais les opérateurs doivent obligatoirement connaître le Morse conformément au RR de l’UIT, alors qu’avant 1939, il y avait des phonistes et des graphistes. Certains phonistes continuent néanmoins d’émettre avec leurs anciens indicatifs F3xxx : ce sont les « noirs » qui seront sévèrement réprimés. Les conditions d’exploitation des stations sont limitées (puissance limitée à 50 W d’alimentation de l’étage final, émission en mobile interdite, …). A partir de 1946, les F7 sont attribués aux militaires alliés et les F0 aux étrangers civils présents en France. La Direction de la TSF prend le nom plus moderne de Direction des Services Radioélectriques (DSR). La Conférence d’Atlantic City (mai à octobre 1947) est dense : le siège de l’UIT est transféré de Berne à Genève, l’UIT devient une institution spécialisée dépendant de l’ONU et le RR est profondément remanié (recodification des classes d’émission et de l’alphabet phonétique, définition des 3 régions, plan de bandes défini jusqu’à 10,5 GHz).

Dans les laboratoires Bell, en 1947, Brattain, Bardeen et Shockley inventent le transistor. A partir du 1er janvier 1949, la puissance d’alimentation maximum de l’étage final passe à 100 watts pour les fréquences supérieures à 28 MHz mais reste limitée à 50 watts en dessous de 28 MHz. La télévision (819 lignes, 2 kW PAR sur 180 MHz) fait son apparition depuis la Tour Eiffel en 1950. En 1955, Sony commercialise le TR-55, premier récepteur AM (PO) transistorisé qui devient très populaire avec son alimentation à 4 piles AA et ses 560 grammes, une révolution par rapport aux énormes postes à lampes : la radio s’écoute n’importe où ! Au début des années 50, l’administration réattribue les indicatifs F8 et F3 abandonnés par les anciens titulaires avant d’attribuer, à partir de 1957, des – 14 – indicatifs F2xx.

En octobre 1957, Spoutnik 1 est mis sur orbite. Ce premier satellite qui émettra pendant 2 mois son fameux « bip-bip » sur 20 et 40 MHz marque le début de l’aventure spatiale.

 En 1959, le RR répartit le spectre jusqu’à 40 GHz et dispense les opérateurs exploitant des fréquences supérieures à 100 MHz de l’examen de télégraphie.

Cette disposition est transcrite en droit français par le décret du 12/03/62 (mis en application au 1/1/63) avec la création du nouveau certificat d’opérateur “ Téléphoniste ” qui se voit attribué la série F1xx (à 2 lettres). Les premiers cibistes sont apparus en France à l’aube des années 1960 grâce à du matériel radioamateur et professionnel (utilisé alors aux États-Unis exemple: taxis, ambulances) importé sous le manteau. Ces pionniers risquaient la prison, confiscation et destruction de leur matériel, ainsi que de lourdes amendes, mais bénéficiaient en pratique d’une large tolérance. En 1965, lorsque la série F2 fut épuisée, des indicatifs F5xx sont attribués puis des indicatifs F6xxx (à trois lettres) à partir de 1967. En 1968, la série F1xx étant épuisée, la série F1xxx (trois lettres) est attribuée aux téléphonistes. Lorsque le téléphoniste devient télégraphiste (examen à 10 mots/mn en lecture et manipulation), il change d’indicatif (F1ABC devient F6DEF). Lors de la conférence de Malaga-Torremolinos de 1973, l’exemption de l’examen de morse est étendue à toutes les fréquences supérieures à 30 MHz, ce qui ne change pas grand-chose pour les radioamateurs français car, à cette époque, aucune bande n’est attribuée entre 29,7 et 144 MHz. Fin 1973, la DSR est regroupée au sein de la Direction des Télécommunications et du Réseau International (DTRI), nouvellement créée et toujours rattachée au Ministère des Postes. À partir de 1978, les « radios pirates » (bande FM), souvent soutenues par des associations d’opposition politique, se multiplient dans toutes les régions de France. En 1980, la DTRI est renommée Direction des Télécommunications et des Réseaux Extérieurs (DTRE). En 1982, avec l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand et la création de la HACA (Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle), un vent de liberté souffle sur les ondes françaises : les « radios libres » sont légalisées et la bande CB, en pleine explosion, est enfin autorisée.

Plus récemment :

L’arrêté 83-566 du 1/12/1983 signé par le ministre des télécommunications modifie le déroulement des épreuves : les examinateurs qui faisaient passer l’examen à domicile ou dans les radio-clubs sont remplacés par une épreuve se déroulant dans un centre d’examen (d’abord sur papier puis sur un Minitel à partir de mai 1985 et sur un magnétophone pour l’épreuve de Morse, toujours à 10 mots par minute, sans manipulation). L’examen se compose de deux parties : réglementation et technique. Il est réussi si la moyenne pondérée des deux épreuves est atteinte avec une note minimum de 10/20 en réglementation et 8/20 en technique. Il est prévu la création de deux certificats d’opérateur novices (groupes A et B) une fois précisés les conditions techniques et le programme des épreuves par une instruction, laquelle ne sera publiée qu’en 1989. L’enquête administrative préalable au passage de l’examen est supprimée. La France applique dès 1985 la recommandation CEPT T/R 61-01 (libre circulation) et les bandes WARC (10, 18 et 24 MHz) sont ouvertes au trafic. Issue de la première cohabitation, la loi du 30/09/86 remplace la HACA par la CNCL (Commission Nationale de la Communication et des Libertés) au moment de la privatisation de TF1 et de l’apparition de nouvelles chaînes de télévision privées. La CNCL gère les « stations radioélectriques privées de toute nature ». Aussi, la tutelle des radioamateurs, exercée depuis l’origine par une direction du ministère des postes et télécommunications, est confiée en 1986 à la CNCL. Dans le mouvement de l’alternance de 1988, la loi du 17/01/1989 crée le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) en remplacement de la CNCL mais la gestion des radiocommunications privées, dont hérite le CSA, n’a aucune place dans ses missions. La publication de l’instruction de 1989 permet la délivrance des premiers certificats d’opérateur novice (avec réglementation et technique allégée et, pour les graphistes novices, CW à 5 mots/mn). Il y a maintenant 5 classes d’opérateur (A : novice téléphoniste, B : novice télégraphiste, C : téléphoniste, D : télégraphiste, E : télégraphiste confirmé après 3 ans de classe D). Le préfixe de l’indicatif d’appel passe à 2 lettres pour tous les radioamateurs de France continentale : F suivi de la lettre indiquant la classe de l’opérateur (F6DEF devient FE6DEF).

A titre personnel j’ai commencé l’émission par l’indicatif FC1NIH et mon premier qso avec F6CMA Henri d’Agde sur le R6 de Pic de Nore. Puis Michel F5NWG m’ayant annoncé lors du Championnat de France télégraphie qu’il partait sur l’ile de Nouvel Amsterdam, j’ai passé la télégraphie le 29/06/1988. Premier QSO en décamétrique avec l’indicatif FD1NIH le 05/07/1988 avec F6EMV Jacques des Charentes sur 40 m. Premier QSO avec FT4ZE Michel le 13/01/1989 à 18 h 25 locale sur 14.125 MHz. De FD1NIH je suis passé trois ans plus tard FE1NIH puis F1NIH et enfin F5NIH en 1993.

 En 1990, la recommandation CEPT T/R 61-02 (programme HAREC) voit le jour, elle ne sera réellement appliquée en France qu’en 1997. Avec la loi 90-1170 réglementant les télécommunications (LRT) du 29/12/90, le CSA est déchargé de la tutelle qui revient à la DRG (Direction de la Réglementation Générale, rattachée au ministère de l’industrie et créée en 1989 dans le cadre de la transformation de La Poste et de France Télécom en établissements publics). Cette même loi modifie le L33 du Code des P&T qui encadrait la « réception de signaux électriques de toute nature » : l’écoute devient libre ; en conséquence, l’administration ne délivre plus d’indicatif individuel d’écoute. En 1993, la DRG devient la DGPT (Direction Générale des Postes et Télécommunications). En mai 1993, le préfixe pour la France continentale revient à la lettre F (sauf indicatifs spéciaux) suivie d’un chiffre déterminant la classe de l’opérateur (système encore en vigueur aujourd’hui). Ainsi, le téléphoniste F1ABC devient FC1ABC en 1989 ; ayant réussi l’examen de télégraphie, il devient FD1ABC puis, trois ans après, FE1ABC et enfin F5ABC en 1993.

1997

En décembre 1997, l’harmonisation européenne conduit à la refonte des textes régissant notre activité et à la création de l’ART à qui est confiée la tutelle : les missions confiées jusque-là à la DGPT sont transférées à l’ANFR et à l’ART, nouvellement créées ; la DiGITIP (Direction Générale de l’Industrie, des Technologies de l’Information et des Postes, rattachée au ministère de l’économie, des finances et de l’industrie) a une mission de conseil auprès du ministre chargé des télécommunications. Trois décisions sont publiées par l’ART : 97-452 : fréquences et puissances autorisées, 97-453 : conditions techniques, 97-454 : organisation des – 15 – examens. Ces textes apportent des changements : il y a dorénavant 3 classes d’opérateur, dont une novice (classe 3, sans technique) avec des indicatifs d’appel de la série FØXXX ; les novices de la réglementation de 1989 dont le préfixe était FA ou FB sont reclassés respectivement en F1 ou F5 ; chacune des trois épreuves devient indépendante et la vitesse de l’examen de Morse passe à 12 mots/mn, comme le recommande le texte CEPT. Lorsque la série F1/F5 fut épuisée, en 1998, la série F4/F8 est attribuée.

2000

En 2000, un recours en Conseil d’État conduit à l’annulation des décisions ART concernant les examens et les conditions techniques. Elles sont remplacées par la décision ART 00-1364 (conditions techniques) et l’arrêté du Premier Ministre du 21/09/00 (organisation et programme des examens). Pendant la procédure qui dura près d’un an, les centres d’examen furent fermés et aucun nouveau certificat d’opérateur ne fut délivré. En 2003, l’UIT modifie le S25 du RR et, pour les pays qui le souhaitent, supprime l’obligation de connaître le code Morse pour l’accès aux bandes inférieures à 30 MHz. En mai 2004, après la modification des textes européens, les opérateurs de classe 2 sont autorisés à trafiquer en dessous de 30 MHz sauf en télégraphie auditive. En 2005, l’ART est renommée Arcep avec de nouvelles compétences dans les activités postales et la DGE (Direction Générale des Entreprises, rattachée au Minéfi) reprend toutes les missions confiées à la DiGITIP.

Depuis 2008 

En octobre 2008, après 23 ans de bons et loyaux services, le Minitel, utilisé pour l’examen de réglementation et de technique, est abandonné au profit d’un micro-ordinateur. Début 2009, la DGCIS (Direction Générale de la Compétitivité, de l’Industrie et des Services, rattachée au Minéfi) reprend les missions confiées à la DGE. Des textes « toilettés » pour être en conformité avec les autres textes français et internationaux sont publiés au JO du 11/02/09. Ils se composent de la modification de l’arrêté du 21/09/00 (attribution et retrait des indicatifs d’appel par le ministre chargé des communications électroniques) et de l’arrêté du 17/12/07 (déclaration à l’ANFR de la PAR maximum utilisée par gamme d’ondes) et de l’homologation de la décision ARCEP 08-0841. En juillet 2010, la décision ARCEP 10-0537 autorise le trafic de 7,1 à 7,2 MHz en région 1 avec plus d’un an de retard sur le planning retenu par l’UIT (ouverture au plus tard le 29/03/09). L’arrêté du 23/04/2012 modifie l’arrêté du 21/09/00 en supprimant l’épreuve de code Morse et en ne reconnaissant plus qu’un seul certificat d’opérateur : les candidats doivent réussir les épreuves de Réglementation et de Technique pour se voir délivrer un indicatif d’appel. Les opérateurs de l’ex-classe 3 n’ont que l’épreuve technique à passer pour devenir des opérateurs de la classe unique. La décision ARCEP 12-1241 publiée en mars 2013 lève les restrictions de trafic sur 50 MHz et autorise toutes les classes d’émission sauf aux opérateurs de l’ex-classe 3 qui conservent les conditions d’exploitation antérieures (144-146 MHz, 10 W et 6 classes d’émission autorisées). La décision ARCEP 13-1515 publiée en mars 2014 modifie la décision 12-1241 et attribue la bande 472-479 kHz. En septembre 2014, la DGCIS redevient la DGE, sans grand changement pour notre activité. En décembre 2014, de nouvelles missions pour l’ANFR apparaissent dans le CPCE : l’ANFR « organise les examens […], délivre les certificats et les indicatifs […] et procède au retrait de ces derniers ». Pour autant, les textes régissant notre activité (notamment l’arrêté du 21/09/00 modifié) n’ont pas encore été modifiés. Lors de la réunion association/administration du 17/12/15, la mise à jour des textes a été évoquée et devrait faire l’objet d’une consultation publique sur Internet avant publication.

Avez-vous bien suivi ?

Question 1

Comment sont constitués les indicatifs des premiers radioamateurs ?

Question 2

Pourquoi le chiffre 8 ?

Question 3

Quel est le premier indicatif officiel attribué ainsi que la date de publication ?

Question 4

Mettre dans l’ordre d’attribution, la liste des indicatifs attribués de 8AA à nos jours.

Question 5

Qui a mis au point la première pile électrique et quand ?

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